03 novembre 2022
Entretien

"La mer est une autre manière de vivre son handicap"

Compétiteur dans l’âme, Damien Seguin s’est imposé au plus haut niveau paralympique avant de se lancer un nouveau défi : la course au large, sur les mythiques Vendée Globe et Route du Rhum. Le skipper revient sur la dimension role model de son parcours.

Le bateau de Damien Seguin en mer, coque rouge, la voile rouge et blanche avec le portrait du navigateur, mention Apicil sponsoring

Entretien avec Damien Seguin

Toujours à la recherche de nouveaux challenges

Comment la voile est-elle devenue votre passion ?

Ayant grandi en Guadeloupe, j’ai commencé la voile à l’âge de 10 ans, et très vite j’ai été attiré par la compétition. La performance n’est pas liée à 100 % à la dimension physique, mon handicap n’entre que peu en compte dans la maîtrise du voilier et de l’environnement maritime, dans l’intelligence de navigation.

J’ai intégré le haut niveau vers 17-18 ans, et mes bons résultats m’ont conduit en métropole, en 1998, afin d’intégrer le cursus Pôle France, l’antichambre de l’équipe de France. Grâce à ces entraînements et ces formations, j’ai pu participer à quatre Jeux paralympiques et remporté deux titres, en 2004 et 2016.

En parallèle, au milieu des années 2000, j’ai commencé la course au large. La Route du Rhum me faisait rêver depuis que j’assistais, enfant, à son arrivée à Pointe-à-Pitre. Je prépare aujourd’hui ma 4ème Route du Rhum. J’ai effectué le Vendée Globe en 2020, et reste toujours avide de nouveaux challenges.

Le bateau de Damien Seguin en mer, coque rouge, la voile rouge et blanche avec le portrait du navigateur, mention Apicil sponsoring

La mixité sociale par la pratique sportive

Avec votre parcours hors du commun, en quoi êtes-vous un modèle pour d’autres personnes, notamment en situation de handicap ?

J’ai eu la chance d’être détecté et d’entrer dans un système de haut niveau, dans lequel j’ai pu m’exprimer et progresser.

Mon handicap est source de contraintes dans ma pratique sportive, et j’ai dû souvent batailler et prouver, plus que d’autres marins, mes capacités. J’ai un caractère opiniâtre qui m’incite à ouvrir des portes fermées.

Si j’ai pu défricher le terrain, j’espère que cela profitera à d’autres personnes en situation de handicap pour accéder à cet univers avec un peu moins de difficultés.

Que représente pour vous le sponsoring d’APICIL et de l’OCIRP, acteurs majeurs de la protection sociale complémentaire ?

Mon projet draine des valeurs fortes — la différence, le respect de l’autre, l’inclusion —, que je souhaitais partager avec des sponsors, dans le cadre d’un partenariat qui a du sens. Le soutien d’Apicil et de l’OCIRP correspond pleinement à cette ambition.

Par ailleurs le mécénat de l’OCIRP, au profit de l’association Des Pieds et Des Mains, va permettre de faire bénéficier à de jeunes orphelins de cycles d’initiation à la voile. Une première pour l’association, qui s’ouvre aussi depuis peu aux différentes vulnérabilités.

C’est mon but ultime : favoriser la mixité sociale via la pratique sportive !