Inclusion par la voile : un projet porté par l’OCIRP et sa fondation d’entreprise

Grâce à son fort engagement social, l’OCIRP est aujourd’hui aux côtés du navigateur et champion paralympique Damien Seguin et de son association Des Pieds et Des Mains, avec un double accompagnement de sponsoring et de mécénat. Ou comment faire rimer pratique sportive avec mixité et accessibilité.

Dans la continuité de sa préoccupation envers les jeunes, l'OCIRP soutient également François Guiffaut sous les couleurs de l’association Kattan, qui œuvre pour l’insertion des jeunes de zones d’éducation prioritaires dans les entreprises.

Une pratique mixte pour vaincre les préjugés

Les bénéfices du sport dans l’inclusion sont aujourd’hui pleinement reconnus, par la société comme par les pouvoirs publics. Le premier article de la Charte internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport, du 17 novembre 2015, l’inscrit comme droit fondamental pour tous. En France, l’inclusion est l’un des piliers de la stratégie nationale « sport et handicaps » pour les années 2020-2024.

En parallèle les initiatives de terrain se multiplient. L’une d’elles est celle du navigateur Damien Seguin, né sans main gauche. Multimédaillé aux Jeux paralympiques, il s’illustre aujourd’hui dans les courses au large, compétitions sportives à la voile de longue distance, parmi les « valides ». En 2005, il a créé l’association Des Pieds et Des Mains avec un objectif : « Faire voler en éclats les préjugés sur le handicap par une pratique mixte de la voile ». Pour le concrétiser, avec l’appui de bénévoles très investis, elle s’attache à contribuer au développement de la pratique handivoile en France. L’association déploie plusieurs volets complémentaires : accompagnement de jeunes navigateurs handisport ; soutien de projets d’accessibilité portés par les clubs de voile ; ou encore sensibilisation du grand public à l’occasion d’évènements, comme des départs de courses à la voile.

Un projet fédérateur et inclusif qui ne pouvait que séduire la Fondation OCIRP, dont elle partage les valeurs dans le cadre de ses champs d’intervention : agir pour les orphelins et favoriser l’autonomie. La fondation et l’association ont donc conclu un partenariat pluriannuel, avec différentes modalités.

Le premier volet est la mise en œuvre d’un programme d’initiation à la voile, à destination d’enfants, adolescents et jeunes adultes en situation d’orphelinage et/ou de handicap.

De jeunes orphelins initiés à la voile handivalide

Ce projet s’appuie sur l’expérience de l’association et des clubs nautiques affiliés à la Fédération française de Voile dans le cadre du dispositif « Mon handicap met les voiles ». Lancé en septembre 2020, il a déjà bénéficié à 250 personnes accueillies au sein d’une vingtaine d’établissements spécialisés, dans les régions Pays de la Loire, Bretagne, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans le cadre du partenariat, les cycles d’initiation à la voile handivalide s’ouvrent à des jeunes orphelins, âgés de 18 à 25 ans, bénéficiaires des rentes éducation et handicap de l’OCIRP.

Autre volet du mécénat : la participation conjointe de la Fondation et de l’association à l’édition 2025 de la Mini-Transat. Cette course transatlantique, créée en 1977, est disputée en solitaire, à bord de voiliers de 6,50 mètres. Elle partira des Sables-d’Olonne pour rallier la Guadeloupe, en passant par les Canaries.

La Fondation OCIRP et Des Pieds et Des Mains soutiendront la formation d’un skipper qui portera les valeurs de l’inclusion.

Un bateau aux valeurs sociétales et environnementales

Les liens entre l’OCIRP et Damien Seguin vont encore plus loin, avec un volet sponsoring qui vise à soutenir, aux côtés du Groupe Apicil, sa participation aux courses au large. Les deux entités ont rejoint le club des partenaires du navigateur, qui partagent les valeurs d’inclusion et de bienveillance de son projet, et qui s’inscrivent dans la lignée de ses enjeux sociétaux et environnementaux. L’engagement de l’OCIRP contribuera à améliorer la performance du bateau en vue de deux rendez-vous majeurs : la Route du Rhum 2022 et le Vendée Globe 2024.

Parmi les nouveautés : l’intégration de pièces travaillées à partir de matériaux alternatifs (fibres de lin, balsa, résine biosourcée). Le nouveau bateau Groupe Apicil a été mis à l’eau le 12 avril à Lorient, paré de ses nouvelles couleurs. Une étape importante pour le navigateur, qui va désormais disputer les courses du circuit IMOCA (International Monohull Open Class Association, qui gère la classe des monocoques de 60 pieds) à bord d’un monocoque à foils. Une nouvelle aventure commence donc pour le skipper et ses sponsors, placée sous le signe de la performance au service de l’inclusion.

Le Kattan pour l'association éponyme

En paralèlle, l'OCIRP soutient également François Guiffant. L’association Kattan qu’il représente œuvre au service du capital social des jeunes issus de zones d’éducation prioritaires, pour faciliter leur insertion en leur ouvrant les portes des entreprises habituellement difficiles d’accès : banque d’affaires, production télévisuelle, luxe, etc.

Surnommé « Fanch », François Guiffant, 49 ans, marin expérimenté et préparateur de nombreux bateaux, prendra le départ de sa première Route du Rhum à destination de la Guadeloupe. Sur le plus ancien monocoque de la flotte Imoca - vainqueur en 2006 avec Roland Jourdain - le Breton a été appelé à la barre par Pierre Lacaze, propriétaire du bateau, pour le remplacer. Il participera sous les couleurs de l’association Kattan. À l’image de cette association, dont il est l’un des fondateurs et qui œuvre pour ouvrir de nouvelles portes aux jeunes de zones d’éducation prioritaires, Pierre Lacaze a souhaité donner sa chance à François Guiffant en lui donnant « les clés du bateau ».

Au du départ de la Route du Rhum, reporté au mercredi 9 novembre au large de Saint-Malo, l'un des 37 bateaux de la classe Imoca attirera sans doute de nombreux regards : pas de grand nom de sponsor sur ses voiles ou sur sa coque, juste un œil géant dessiné par le Français JR.

Au-delà de la Route du Rhum, Fançois et Pierre se projettent déjà vers une autre échéance : le Vendée Globe 2024. La Route du Rhum sera donc également une très belle opportunité de prouver que Kattan, le doyen de la flotte a encore un très bel avenir et correspond à tous les critères, notamment sur la sécurité.

« La mer est une autre manière de vivre son handicap », interview

Compétiteur dans l’âme, Damien Seguin s’est imposé au plus haut niveau paralympique avant de se lancer un nouveau défi : la course au large, sur les mythiques Vendée Globe et Route du Rhum. Le skipper revient sur la dimension role model de son parcours.

Comment la voile est-elle devenue votre passion ?

Ayant grandi en Guadeloupe, j’ai commencé la voile à l’âge de 10 ans, et très vite j’ai été attiré par la compétition. La performance n’est pas liée à 100 % à la dimension physique, mon handicap n’entre que peu en compte dans la maîtrise du voilier et de l’environnement maritime, dans l’intelligence de navigation. J’ai intégré le haut niveau vers 17-18 ans, et mes bons résultats m’ont conduit en métropole, en 1998, afin d’intégrer le cursus Pôle France, l’antichambre de l’équipe de France. Grâce à ces entraînements et ces formations, j’ai pu participer à quatre Jeux paralympiques et remporté deux titres, en 2004 et 2016. En parallèle, au milieu des années 2000, j’ai commencé la course au large. La Route du Rhum me faisait rêver depuis que j’assistais, enfant, à son arrivée à Pointe-à-Pitre. Je prépare aujourd’hui ma 4e Route du Rhum. J’ai effectué le Vendée Globe en 2020, et reste toujours avide de nouveaux challenges.

Avec votre parcours hors du commun, en quoi êtes-vous un modèle pour d’autres personnes, notamment en situation de handicap ?

J’ai eu la chance d’être détecté et d’entrer dans un système de haut niveau, dans lequel j’ai pu m’exprimer et progresser. Mon handicap est source de contraintes dans ma pratique sportive, et j’ai dû souvent batailler et prouver, plus que d’autres marins, mes capacités. J’ai un caractère opiniâtre qui m’incite à ouvrir des portes fermées. Si j’ai pu défricher le terrain, j’espère que cela profitera à d’autres personnes en situation de handicap pour accéder à cet univers avec un peu moins de difficultés.

Que représente pour vous le sponsoring d’Apicil et de l’OCIRP, acteurs majeurs de la protection sociale complémentaire ?

Mon projet draine des valeurs fortes — la différence, le respect de l’autre, l’inclusion —, que je souhaitais partager avec des sponsors, dans le cadre d’un partenariat qui a du sens. Le soutien d’Apicil et de l’OCIRP correspond pleinement à cette ambition. Par ailleurs le mécénat de l’OCIRP au profit de l’association Des Pieds et Des Mains va permettre de faire bénéficier à de jeunes orphelins de cycles d’initiation à la voile. Une première pour l’association, qui s’ouvre aussi depuis peu aux différentes vulnérabilités. C’est mon but ultime : favoriser la mixité sociale via la pratique sportive.

Publié le 03 novembre 2022