L'OCIRP Engagés pour l'autonomie, fondements et action
Dans le cadre du rapport d'activité de l'année 2023, Marie-Anne Montchamp, Pierre Mie et Jacques Techer mettent en perspective la stratégie, les actions et les valeurs qui fondent l’identité même et l’action de l’OCIRP.
Echanges entre les Présidents et la Directrice générale de l'OCIRP.
Autour de la cohérence
Pierre Mie : La cohérence se manifeste de multiples façons au sein de l’OCIRP. Ainsi, celle de l’action avec la stratégie qui a été clarifiée en termes d’exercices et d’ambitions ; ou encore au sein du Conseil d’administration, animé par la présidence paritaire pour faire en sorte que nous avancions tous au même moment en partageant les bonnes informations. Je tiens à souligner que toutes nos décisions sont prises à l’unanimité ! Il y a aussi une cohérence entre la position des administrateurs et l’action de la Direction générale. Nous intervenons de manière cohérente entre nous et en direction des parties prenantes de nos écosystèmes. Et l’on observe évidemment l’indispensable cohérence entre notre action et celle de nos membres des institutions de prévoyance, qui est à la fois commerciale, sociale et s’applique aux produits.
Jacques Techer : La cohérence, c’est d’abord l’envie partagée par un groupe de personnes d’aller dans la même direction et de tout faire pour y arriver, chacun dans son rôle et à sa place mais tous ensemble. Il est pour cela important d’avoir une feuille de route commune, dûment décidée et pesée, prenant en compte la responsabilité de l’OCIRP vis-à-vis de ses mandants. C’est dans cet esprit que nous avançons.
Marie-Anne Montchamp : Les principes qui viennent d’être exprimés constituent l’essence même de la cohérence dans une relation équilibrée entre une gouvernance, exerçant ses fonctions et ses responsabilités, et une fonction exécutive de mise en œuvre.
Ces deux composantes doivent s’articuler pour imprimer à l’OCIRP une trajectoire s’inscrivant dans l’intérêt général et celui de ses parties prenantes. Pour atteindre l’efficacité, le succès de cette démarche et garantir la qualité des services rendus aux bénéficiaires, il faut regarder la somme de ces actions selon un angle qui lui donne un sens, avec une profondeur de champ. Pour fabriquer ainsi de la cohérence, il faut de l’anticipation, du pilotage, de la compréhension peut-être au deuxième degré, de règles souvent contraignantes mais dont il faut surtout chercher à saisir l’esprit. C’est une forme d’exercice un peu continu que celui de la cohérence. C’est au fond une exigence.
La cohérence, c’est d’abord l’envie partagée par un groupe de personnes d’aller dans la même direction et de tout faire pour y arriver.
Jacques Techer
Autour de la pertinence
Pierre Mie : Le modèle historique de l’OCIRP a consisté à mettre en place une structure répondant, de manière technique au niveau assurantiel, à des besoins sociaux non couverts. Cela demeure l’esprit de l’action qui doit nous guider, même si aujourd’hui des besoins nouveaux apparaissent, les règles assurantielles ne sont pas les mêmes et les exigences évoluent. Notre modèle historique doit ainsi périodiquement être interrogé. Nous avons fait beaucoup de progrès en restant dans la même exigence initiale : être techniquement irréprochables et socialement utiles. Je citerai des succès techniques tels que le projet Cap Conformité qui a permis en un an d’importantes avancées, l’aboutissement de la mise en production de NéoGo et aussi des progrès significatifs en termes de démarches ORSA* et LCB-FT**. Tout ceci est également mis en perspective d’un impact social qui est toujours recherché.
Fin 2023, nous avons ainsi adopté une démarche originale de financement de mesures à impact social que nous développerons progressivement. Au vu de tout ce qui a été mis en œuvre en une année, utile d’un point de vue technique, social, politique, en termes de recherche de sens de l’action, on peut clairement affirmer que l’OCIRP est en mouvement.
* Own Risk and Solvency Assessment (évaluation interne des risques et de la solvabilité)
** Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
Au vu de tout ce qui a été mis en œuvre en une année, utile d’un point de vue technique, social, politique, en termes de recherche de sens de l’action, on peut clairement affirmer que l’OCIRP est en mouvement.
Pierre Mie
Marie-Anne Montchamp : La pertinence, c’est complexe. Ça n’est pas une valeur absolue mais relative. Il faut aussi faire avec ce qui détermine notre action, avec des éléments du réel. Notre environnement bouge et connaît des contraintes. Ceux pour qui la pertinence, dans l’absolu, voudrait qu’il n’y ait qu’une seule route allant d’un point A à un point B, se heurteraient à de sérieuses déconvenues. Parfois, la pertinence consiste à changer de chemin, voire à changer d’avis, non pour se contredire mais pour rechercher, en cohérence, le cap le plus approprié. Pour prendre une image, je dirais aussi qu’il y a une réalité qui est l’élasticité des organisations et des personnels qui la font vivre. On peut avoir une idée de génie, si elle est inopérable elle devient non pertinente pour ne pas dire impertinente.
C’est le travail permanent du questionnement et de la justesse de l’action possible qui guide notre action. C’est pourquoi, en 2023, nous avons, en matière notamment de négociation annuelle sur l’évolution de nos rémunérations, recherché une voie particulière pour notre maison à taille humaine. De même, nous étudions actuellement une nouvelle implantation de nos locaux. Cette exigence de pertinence, on la retrouve dans ce questionnement permanent que nous avons mis en œuvre durant l’année écoulée.
Nous avons ainsi donné à notre collectif de travail et à l’ensemble de nos parties prenantes, selon la décision du Conseil d’administration, une voie qui respecte et actualise l’engagement historique de l’OCIRP.
Jacques Techer : L’OCIRP est certes installée depuis très longtemps, avec des qualités indéniables, mais il ne faut pas pour autant passer son temps à regarder dans le rétroviseur. À un moment donné, la vie, le changement, qu’il soit d’ordre politique ou sanitaire avec l’émergence de nouvelles maladies, nous obligent à aller de l’avant en entraînant tout le monde, sans forcément être retenus par ce qui est derrière nous.
C’est là qu’intervient une pertinence à saisir pour avancer tous ensemble, avec notre temps, nos outils et le dynamisme apporté par la nouvelle équipe dont nous disposons aujourd’hui au sein de l’institution.
Pierre Mie : On peut effectivement à un moment donné répondre aux besoins sociaux et sociétaux, mais ceux-ci eux-mêmes évoluent. Si on voit aujourd’hui la place prise par les rentes d’éducation devenir prédominante par rapport aux rentes de conjoint, c’est parce que cela correspond à une évolution de la société à laquelle nous devons répondre. Certains produits trouvent leur place et d’autres non. On a la chance d’être maniables et il nous faut garder cette capacité de recherche et d’adaptation à l’évolution des besoins. C’est là qu’on peut être utiles.
C’est le travail permanent du questionnement et de la justesse de l’action possible qui guide notre action.
Marie-Anne Montchamp
Autour de l’engagement
Marie-Anne Montchamp : « Engagés pour l’autonomie ! », c’est notre nouvelle orientation, le mouvement dans lequel nous souhaitons nous inscrire. Cette démarche nous permet de compléter des réponses existantes en les plaçant sous le signe de cette préoccupation très contemporaine qu’est celle de l’autonomie.
Cela a permis de faire émerger des préoccupations nouvelles et des réponses actualisées pour nos bénéficiaires confrontés aux accidents de la vie. Ils attendent une reconnaissance de leur situation particulière et souvent complexe : aidants, personnes en situation de veuvage, de handicap, ceux qui sont touchés par des maladies redoutées ou qui avancent en âge.
Aujourd’hui, à l’OCIRP, « Engagés pour l’autonomie ! » signifie que chacun, quels que soient son poste et sa responsabilité opérationnelle, prend sa pleine part à cette réponse pour la vie autonome de nos bénéficiaires, comme l’ont souhaité les partenaires sociaux des branches professionnelles qui, avec les membres de l’Union, nous font confiance.
Et cette vision de notre responsabilité collective s’illustre au-delà de nos métiers par l’action de notre Fondation d’entreprise et l’engagement direct des Ocirpiens et Ocirpiennes. Il s’agit d’un lien durable qui s’est construit entre eux et des jeunes en situation de handicap tout particulièrement lors du festival HRUN*.
* Évènement qui promeut l’accès au sport et à la culture pour tous, en mettant en avant une course handivalide et deux soirées de concerts caritatifs.